Explorer en nageant les grottes du bout de l'Île de la Grande-Entrée et conte de Nicolas Landry

Le 25 août

Ce matin on se rend au quai de l'Île de la Grande-Entrée à moins d'un kilomètre du site où l'on a passé la nuit. Nous regardons les bateaux, presque une centaine ici ainsi que les grands hérons tout près. Ils sont une trentaine à se nourrir de petits poissons qui abondent par les temps qui courent.

Nous allons prendre un bon café allongé au Café Plongée Alpha. Le propriétaire est Mario Cyr, un plongeur photographe et caméraman de l'Île qui fait une carrière internationale et qui a plus de 8000 plongées à son actif. Il a notamment plongé pour les équipes du Sedna IV et de Cousteau. Une de ses grandes qualités, il est extrêmement résistant au froid.

Nous visitons ensuite une boutique où l'on retrouve des vêtements et accessoires faits avec de la peau de loup-marin de même qu'une exposition des photographies de pêcheurs et de leurs bouées de Raoul Jomphe. Par après, nous butinons dans la boutique galerie Marie Marto. La propriétaire nous accueille chaleureusement. C'est une artiste très polyvalente tant en arts visuels qu'en art de la scène. Elle sculpte, peint, façonne, décore et produit aussi une très large gamme d'objets décoratifs s'adressant au grand public. Il faut bien vivre dit-elle. Nous jasons longuement avec elle et là laissons sur une photographie d'elle avec Hélène.  Remarquez la sculpture originale fait de bois de grève, d'ailes de goéland et autre...

Après cette visite des alentours du quai, nous allons prendre une place au camping de la Salicorne et confirmer notre sortie organisée de l'après-midi, la visite des grottes du bout de l'Île en nageant.

Nous dînons et nous rejoignons ensuite le guide à deux pas de notre site. Notre groupe comprend 14 personnes . Le guide qui assurera la sécurité en kayak sera assisté de deux étudiants qui nageront avec nous et nous indiqueront les grottes à visiter, la manière d'y entrer en sécurité et surtout d'en ressortir sans mal.

Toute l'excursion se déroule parfaitement bien! Deux personnes nous laissent dès le début cependant car elles étaient inconfortables à nager dans les vagues malgré le fait que l'on flottait comme des bouchons avec les habits isothermiques et les vestes de flottaison.

Nous ne pensions pas que c'était possible d'entrer dans de si petites grottes, parfois des crevasses ou des couloirs, en toute sécurité et sans se faire écrabouiller par les vagues sur les murs de pierre qui nous entourent. Mais la mer était relativement calme et on n'avait qu'à se laisser porter par les vagues pour entrer et pour sortir. Heureusement tout de même que notre corps et notre tête étaient protégés par l'équipement car il y aurait certainement eu des éraflures...

Nous visitons 5 ou 6 grottes sur une distance d'environ 600 mètres de rivage. Nous terminons en beauté en escaladant un piton rocheux et en sautant dans l'eau à trois mètres plus bas en criant très fort. Nous retournons ensuite à la plage du bout de l'île où nous attend notre petit autobus. De retour à la Salicorne, on retire l'équipement, le rinse sans un grand réservoir rempli d'eau savonneuse et vite à la douche! Il est 16h30 et nous relaxons avant d'aller souper à l'Auberge de la Salicorne.

Nous nous rendons au restaurant vers 18h pour prendre l'apéritif en attendant le souper qui commence vers 19 heures. En arrivant tôt cela nous permet de prendre une table juste en face de la scène et aussi, en attendant, d'admirer les peintures de l'artiste Élyse Turbide qui décorent la salle.

Ce soir, c'est un souper-spectacle en quatre services. Le conteur madelinot Nicolas Landry nous entretiendra toute la soirée, par période de vingt à trentes minutes entre chacun des services. Et la magie commence! Landry nous captive dès les premiers moments avec une histoire qui commence en France et qui se termine bien entendu à Grande-Entrée. Il nous indique que c'est lui qui a choisi les peintures d'Élyse Turbide exposées dans la salle car elles ont un lien avec le conte de ce soir.  L'histoire est intéressante, la langue poétique, l'accent et les expressions des Îles savoureux et l'on sourie à maintes occasions. Et le souper quant à lui est à la hauteur de ce que l'on nous promettait. Après un kir des Îles fait avec une liqueur de canneberge du Barbocheux, on nous sert une savoureuse bisque de crabe. Et elle est consistante et crèmeuse car le chef ne ménage ni la chair de crabe ni la crème. Le second service est une petite salade. Comme plat principal, nous avons choisi le pot-en-pot aux fruits de mer, une spécialité des Îles. Il s'agit en fait d'un bol de fruits de mer et patates en sauce recouvert d'une mince croute de pâte. Les pétoncles, palourdes et homard constituent la majorité du plat. Bravo! Traditionnellement, les insulaires faisaient du pot-en-pot avec beaucoup de patates pour allonger le plat. Et rarement c'était fait de plusieurs fruits de mer. Le contenu variait plutôt selon la saison et les prises du jour : au maquereau, à la morue, aux coques, etc. Bref, le plat est excellent et généreux! Nous n'avons presque plus faim lorsqu'arrive l'assiette de desserts. Trois desserts! Il faudra marcher longtemps demain!

Le conte se termine après le repas et Nicolas Landry interagit avec la trentaine de spectateurs pour voir avec eux ce qu'il arrive de l'un des personnages. Il répond aussi avec enthousiasme aux questions de la salle. Les applaudissements multiples indiquent sans l'ombre d'un doute la grande satisfaction des convives.

Nous terminons cette magnifique journée par une petite marche à la belle étoile jusqu'au Safari-Condo stationné dans le camping tout près. De beaux rêves en perspective!